Alcest [post ambient black doux psyché et naturel]

Une brise de fin d'hiver souffle sur ma nuque dénudée. J'aurai dû emporter une écharpe. Après tout, nous sommes dans contreforts des Cévennes. Le soleil me chauffe le torse (quelle bonne idée que d'avoir un justaucorps noir) et les brins d'herbe, agités par le vent me chatouillent les mains.

Mon regard se porte au loin, sur ces massifs calcaires, la nature. Arbres, rivières, collines escarpées. Le chant des oiseaux, tout cela dans la lumière déclinante du jour. Depuis combien d'heure observe-je ainsi le silence et la volupté? Neige a obscurcit mes sens. Les a enveloppés d'un brouillard réconfortant de mélancolie optimiste. Loin de la noirceur d'un hiver glacial, une simple mélodie a transporté mes songes dans un domaine où la main de l'homme n'a pas encore altéré ce qui s'ouvre à mes yeux.

Peu à peu le bleu nuit recouvre la vallée. Un bleu profond mais pas menaçant. Un bleu mature et délesté de ses peurs et de son agressivité. Alors que je ferme les yeux, une odeur de fleur, puissante mais délicate prend alors le pas sur mes autres sens. J'oublie la fraîcheur de l'air, je m'étends dans l'herbe et je me laisse à m'interroger sur la valeur de la nature dans notre société. Je la laisse corrompre mon âme humaine, pour ne plus faire qu'un avec le vent, la montagne, l'eau et les étoiles.

L'étendue d'herbe
Le bruissement des feuilles